Voici un très joli coffret qui renferme quatre nouvelles de qualité. Elles mettent toutes en scène des femmes que le destin n’a pas épargnées. Il y a une portée sociale dans chacun des écrits.
Trois hommes et une femme nous parlent de femmes en colères, voici ces nouvelles en détail.
DISPARITION de Dominique Sylvain
Résumé :
Elsa et Cédric ont pris leur décision en commun : enfanter par procuration. La mère porteuse se nomme Issara et l’enfant vivra. Mais aujourd’hui, Elsa marche dans les rues de Bangkok, le cerveau en feu, en quête de son enfant et peut-être aussi de son amour trahi. Cette soif de vengeance butera sur le réel. Bien différent de ce qu’elle pouvait imaginer.
Mon avis :
Cette nouvelle traite de thèmes très forts. Trahie par son ex-compagnon qui est parti vivre avec la mère porteuse de leur futur enfant, Élise, poussée par son instinct maternel et un désir de vengeance, franchit les frontières pour retrouver sa fille.
À l’heure où le débat sur les mères porteuses et les différences de législations au sein même de la communauté européenne font les gros titres de l’actualité, Dominique Sylvain délivre un texte dans l’air du temps tout en émotion et en tension.
27 pages
LA SUEUR D’UNE VIE de Didier Daeninckx
Résumé :
À Santa-Maria de Cicero, plusieurs femmes pénètrent dans la Nova Caixa, la caisse d’épargne espagnole puis se barricadent dans le bureau du directeur de l’agence régionale. Et là, chacune passe en revue sa vie de misère, bafouée par, entre autres, les placements pourris de la Caisse. La plus jeune des révoltées a 75 ans et faire sauter son tee-shirt ne lui pose pas problème.
Mon avis :
Quand les dérives du monde financier impactent directement la vie d’honnêtes gens, les responsables finissent toujours par payer.
Voilà une nouvelle surprenante qui sous un brin d’humour parle des blessures qu’infligent les « puissants » aux « gens du peuple ».
24 Pages
TAMARA, SUITE ET FIN de Marcus Malte
Résumé :
Tamara est une Guyanaise née en 1946. Elle hérite d’une maison en métropole et se lance dans l’élevage de cochons. Elle est donc noire, étrangère au village et travaille comme un homme. Certains cerveaux malades ne le supportent pas. Sa seule amie, une gamine, doit se battre pour la fréquenter. Un matin, Tamara décide d’en finir avec l’oppression agricole.
Mon avis :
Une nouvelle de grande qualité aux premières pages saisissantes ! La construction du texte est intelligente et les personnages sont finement dépeints.
Ségrégation et bêtise humaine sont au programme, mais pas seulement. Tamara, suite et fin, est également porteur d’espoirs.
Voilà qui m’a donné envie de découvrir le travail de Marcus Malte.
32 Pages
KEBAB PALACE de Marc Villard
Résumé :
Cécile survit avec sa fille Lulu dans un mobile home à Ritsheim, une bourgade alsacienne. La neige brouille le paysage et la cité asiatique qui leur fait face. Elles découvrent, à deux pas, le cadavre martyrisé d’une jeune Chinoise qui bouleverse l’adolescente. Sa mère, alcoolique au dernier degré, décide de tendre un piège au tueur. C’est peut-être une erreur.
Mon Avis :
Ici les rôles sont inversés, c’est la fille qui prend soin de la mère. Sur fond de misère sociale, Marc Villard met l’accent sur cette relation tumultueuse, mais tendre.
Un regard doux amer et une plume intéressante font de ce Kebab Palace un endroit agréable à visiter.
40 Pages