/image%2F0229596%2F20140208%2Fob_979ca4_piacentini-chimeres.jpg)
Le cimetière des chimères est le cinquième polar écrit par Elena Piacentini, il met en scène Pierre-Arsène Leoni, le personnage récurent de l’auteure.
Vous n’avez pas lu les quatre volets précédents ? Ce n’est pas bien grave, moi non plus et cela ne m’a pas empêché d’apprécier le livre pour autant.
Devant la tombe encore ouverte de Franck Bracco – jeune self-made-man en vue –, une assemblée de notables, sa mère et sa compagne éplorées se tiennent sous la neige qui recouvre Lille. Des coups de feu retentissent : le rédacteur en chef des Échos du Nord est tué, un ponte de l’immobilier blessé. Leoni et son équipe vont devoir fouiller la couche épaisse des affaires brassées par des hommes qui, en vertu de la tradition de leur caste, avancent en se serrant les coudes… Du moins lorsque tout va bien. Et l’illusion que le monde tourne rond est parfaite pour ceux qui traitent leurs congénères comme des variables d’ajustement… Mais ce n’est le cas du Corse, ni des femmes qui l’entourent dans cette enquête, la légiste de son cœur et mémé Angèle en tête. Au prix de quels sacrifices, offrandes ou hécatombes, chacun des personnages de cette histoire pourra-t-il sauver ce qu’il a de plus cher ? Depuis le cimetière de l’Est, territoire d’un gardien singulier, Leoni se lance dans une traque aux faux-semblants haletante. Ce qui n’apaise pas ses propres fantômes…
Elena Piacentini tient avec Léoni un personnage au fort potentiel. En effet, il a la particularité d’être d’origine corse et d’exercer le métier de Commandant de police à la PJ de Lille !
C’est un contraste fort intéressant d’autant plus qu’il est directement inspiré de la situation personnelle de l’auteure qui partage le même lieu de naissance que Pierre Arsène et qui réside également à Lille.
L’intrigue commence de manière forte originale : lors d’un enterrement, un tireur embusqué tue un des individus assistant à la mise en terre.
L’enquête emmènera Léoni sur les traces d’hommes puissants et riches qui sont loin d’être blanc comme neige. Et puisque je vous parle de conditions climatiques…Elena Piacentini a eu la très bonne idée de choisir un paysage enneigé pour servir de décor aux investigations que va mener le commandant. Cela donne l'impression que tout peut arriver et un rythme particulier à l’action.
Les pérégrinations de Pierre-Arsène sont entrecoupées de séquences qui nous envoient en 1989 sur les traces de deux jeunes adolescentes de 15 ans. Vous imaginez bien qu’il y aura de près ou de loin un rapport avec ce mystérieux meurtre. Ce procédé, au même titre que les chapitres très courts, permet d’aérer le récit d'une belle manière.
Le cimetière des chimères se révèle être un bon polar. Bien construit et avec des protagonistes qui ont du corps (la vie personnelle de Léoni tient également une place de choix dans le roman), vous passerez assurément un sympathique moment de lecture !
Éditions Au-delà du raisonnable
337 Pages
Juillet 2013
18€