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Blog culturel. Chroniques littéraires, musicales et interviews

Interview de Lucie Brasseur Avril 2014

Publié le 7 Avril 2014 par Dubruit Danslesoreilles in interviews

Interview de Lucie Brasseur Avril 2014

Après vous avoir dis le bien que je pense de du premier roman de Lucie brasseur, je vous propose de découvrir un peu plus l'auteur de Les larmes rouges du citron vert par le biais d'une interview aux réponses sincères et généreuses.

Bonjour Lucie,
Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

Née dans les Yvelines en 1983, j'ai grandi dans une famille de nomades et d'artistes. Ma mère brésilienne m'a transmis le goût des voyages, mon père, artiste peintre, celui de l'art. Mon enfance a été mouvementée mais chacun à sa façon, ils m'ont transmis le goût de la liberté. Boulimique de lecture, d'aventures, d'histoires et un rien hyperactive, mon leitmotiv reste "si on n'essaie pas, on ne sait pas." Dans tout ce que j’entreprends un même objectif demeure « transmettre ».

 

À 31 ans, votre  parcours est impressionnant, comment êtes-vous venue à l’écriture ?

 

Merci ! « Impressionnant » je ne sais pas… Riche sans aucun doute. Une idée à laquelle je crois fermement, c’est que l’on naît avec une seule richesse : le temps. Et, cette richesse ne va qu’en se réduisant, à chacun de valoriser au mieux celle dont il dispose. Je sais que je n’aurais jamais le temps de rencontrer, découvrir, écrire, lire, apprendre tout ce que je voudrais… mais je fais de mon mieux pour ne pas avoir de regret. Essayer et ne pas regretter, ce sont, à mon sens, les clefs de la liberté.

 

D’un point de vue professionnel, jusqu’en 2012 je créais des entreprises (la première j’avais 22 ans…), j’avais des salariés, je gérais, organisais, développais… C’était aussi une façon de créer. A posteriori, je me rends compte que c’était surtout un merveilleux promontoire pour observer la société : rapport au travail, à l’emploi, aux rapports de force, aux luttes de pouvoir, aux autres, à l’argent, à la reconnaissance… Autant de motifs pour justifier les jolis meurtres sanglants que je commets en littérature aujourd’hui !

 

Et puis, j’ai fait un rêve : je venais de publier un roman Le Citron Vert qui, à peu de choses près, racontait la même histoire que celle que vous avez découverte. Pourtant, je n’imaginais pas encore que je m’apprêtais à passer à l’acte.

 

En janvier 2012, six mois plus tard, alitée après un deuxième accident de voiture (le premier en avril 2010), j'ai décidé de mettre à profit le temps dont je disposais pour essayer. Ce fut LA révélation. J’ai alors réorganisé ma vie, mes activités professionnelles,… pour me consacrer pleinement à l’écriture. Marguerite Yourcenar disait « On entre en littérature, comme on entre en religion » c’est sans doute vrai, en partie en tout cas. D’ailleurs, n’ai-je pas utilisé le terme « révélation » ?

 

A ce jour, je continue mes activités journalistiques. D’abord parce que financièrement, il faut au moins quelques années avant de pouvoir prétendre vivre pleinement de sa plume : le statut d’intermittent n’existe pas pour les écrivains. Ensuite, parce que le monde réel est une merveilleuse source de mots, d’émotions, de sensations. Enfin, car il faut s’installer doucement en écriture si on veut durer – c’est comme tout, les phénomènes de mode sont, par définition, difficiles à rendre pérennes. La clef, me semble-t-il, est de créer du lien avec ses lecteurs, les libraires, les autres auteurs…

 

Ce que je peux encore vous dire c’est que j’ai toujours eu un carnet dans lequel je consignais un vers, une citation, un portrait, une situation, une scène, les débuts d’un roman, des références de livres à lire, de films à voir, un bout de dialogue pêché dans le métro ou au comptoir d’un bistrot... J’aime la vie et les gens, profondément. Quand mes amies d’enfance ont su que j’était « passée à l’acte », de concert elles ont simplement répondu « enfin ! ». Visiblement cela leur était évident : un jour Lucie écrirait. Et, au fond, secrètement sans doute le savais-je aussi. L’orgueil ? L’ego ? La peur de ne pas y parvenir ? Le syndrome du « trop de livres en librairie, que vais-je apporter à ça ? »… la douloureuse comparaison pour l’étudiante en lettres ?...

 

S’il vous plait, arrêtez-moi ! Ne me laissez pas enchaîner les questions… Le questionnement est la base de ma réflexion, quand je commence, ça peut être long. Il faudra alors que j’invente une histoire et, seulement au travers des personnages, de leurs réactions contradictoires, des univers dans lesquels ils évolueront, peut-être esquisserons-nous des réponses. Autant dire que ça peut durer longtemps.

 

Je savais que je voulais écrire, mais sans doute l’impatience de la jeunesse, le besoin d’immédiateté de nos sociétés modernes… J’ai commencé par être journaliste : aussitôt écrit, aussitôt publié. Un jour, un entrepreneur m’a appelé pour rédiger ses mémoires. C’était la première fois que je menais un travail rédactionnel sur le long terme (une année). Ce acte a été déterminant, fondateur. Je pouvais m’investir dans un travail de long terme, m’inscrire dans la durée et bâtir une histoire avec tellement de mots et de phrases que ça donnerait un livre. Magique. Depuis 2011 j’ai publié cinq biographies (entreprise, entrepreneurs ou particuliers) dont Michel Garcia, Du Cheval à l’Eléphant (Michel Garcia est le PDG d’Everial et a créé en 1973 Jet Service).

 

Restait à voir si je pouvais passer du réel à la fiction. En février 2012, je m’y suis essayée et en janvier 2014, sortait en librairie Les Larmes Rouges du Citron Vert.

 

Fiction, non-fiction, comme disent les Américains, est une des marques de fabrique des histoires que j’écris. J’essaie toujours de gommer les frontières entre le réel et l’imaginaire, de porter le lecteur à s’interroger « Où commence la fiction ? Est-ce que c’est vrai ?... »

Le roman est un incroyable espace de liberté, le seul où chacun peut ériger ses frontières entre le réel et l’imaginaire : où il le souhaite, à la hauteur qu’il désire, dans les matériaux qu’il choisit.

Frontière, n’est pas un mot que j’aime. Mais, en écrivant, je m’amuse surtout à les démolir ! Alors, à défaut de pouvoir les faire sauter dans le réel, je tisse des histoires qui aideront peut-être les autres à faire péter les leurs, du moins leurs barrières mentales, leurs freins, leurs peurs. La littérature sert aussi à ça : un livre devrait être bâton de dynamite, un serial démolisseur d’a priori, un bulldozer d’idées pré-conçues… enfin vous avez compris l’idée.

 

Parlez-nous du projet original qui est à l’origine du système de publication de votre livre.

Les Larmes rouges du Citron Vert est sorti en version numérique en juin 2012 et, en librairies, en janvier 2014 soutenu par 160 investisseurs – supporteurs – co-éditeurs. Qu'ils en soient encore ici remerciés. Les éditions Bookly associées au groupe PRISMA permettent aux auteurs de présenter leur travail directement aux lecteurs qui investissent sur le projet, un peu comme s'ils prenaient des parts dans une société. C'est une aventure éditoriale géniale - tous éditeurs ! - et une opportunité incroyable pour les auteurs qui, avant même de voir leur livre en librairie trouvent de véritables ambassadeurs. 

L'idée de l'édition participative m'a tout de suite séduite simplement car cette solution replace l'auteur et les lecteurs au cœur du processus de diffusion de la culture. Boulimique de lecture je n'en demeure pas moins technophile. Internet est un outil magique qui démocratise la culture, le savoir, le partage. J’aime profondément cet outil alors, proposer mon premier roman à l’édition via le web, en intéressant financièrement mes futurs lecteurs, cela me semblait évident.

Attention cependant, c’est un outil pas une baguette magique… Cela nécessite d’être réfléchi, pensé, on ne se lance pas dans cette aventure sans beaucoup d’huile de coude et de jus de neurones.

Quelques mois  après sa sortie, quel regard portez-vous sur LLRDCV et comment vous sentez vous ?

La question est intéressante. Vous savez, je n’ai plus eu le droit d’y toucher à compter du 1er mars 2013. Pour une sortie en librairie le 9 janvier 2014. Je vous laisse imaginer à quel point, en moi, le texte a pourtant mûri au fil des mois et des voyages…

A l’automne, au moment des dernières corrections avec l’éditeur je ne pouvais simplement plus en lire une ligne. La veille de la sortie, en janvier, j’avais honte de proposer pareil nullité aux lecteurs… - je dois avouer que j’ai frôlé la crise d’hystérie… On appelle ça le trac. Quelle idée d’en lire quelques pages à ce moment-là !! Plus jamais. C’est comme de relire son texte au théâtre, un soir de première, juste avant de monter sur les planches. Quelle connerie !

Après quelques mois, je l’ai relu – en partie au moins – quand certains journalistes m’ont demandé d’en lire des passages, notamment en radio. Mon constat c’est que vraiment il y a des passages qui mériteraient d’être réécrits mais, dans l’ensemble, c’est quand même pas mal. Il y a des choses intéressantes. C ‘est un premier roman, avec ses forces et ses faiblesses, ses jolies trouvailles et ses coutures mal foutues, ses rafistolages stylistiques d’apprenti… Ce que j’écris aujourd’hui est bien différent, plus mature. Demain, j’espère que ça sera encore mieux. Une chanson brésilienne que tous les Brésiliens chantent quand ils ont un coup de « moins bien » dit « vivre et ne pas avoir honte d’être heureux, vivre et chanter la beauté d’être un éternel apprenti » c’est exactement ça.

Je travaille beaucoup vous savez pour que ce que je produirai demain soit meilleur que ce que je fais aujourd’hui. On ne peut pas mentir, pas tricher quand on écrit. Alors, comme un sculpteur je polis, je transpire, je façonne, je modèle… les lettres, les phrases, les mots, les personnages, les dialogues, les descriptions, les décors, le fil narratif… C’est seulement quand on mène ces réflexions métatextuelles que l’on perçoit la complexité de l’exercice. Mais, si c’était facile, ça ne serait pas drôle. C’est dur, mais terriblement excitant. Je ne sais pas si des études ont été menées, mais j’ai l’impression qu’à un certain moment, quand on écrit depuis des jours, des heures, on entre dans une sorte de transe, produit-on - comme dans le sport - plus de dopamine, d’ocytocine, d’adrénaline, en écrivant de la fiction ? Si des résultats de ce type existent, je les veux bien, ils apporteraient de l’eau à mon moulin argumentaire quand j’explique pourquoi je n’ai pas besoin de pratiquer le sport… Vous comprenez, j’écris.. C’est déjà pas mal !

Pardon je digresse… Que le résultat ne soit pas parfait, c’est naturel. On le voit aisément dans la plupart des œuvres de jeunesse des auteurs que l’on aime, à condition d’être honnête. Je ne transmets mon travail qu’après relecture, quand je regarde avec la plus grande objectivité critique ce que j’ai fait et que je ne peux rien améliorer, c’est à dire quand, à l’instant donné, j’ai donné mon maximum, tout ce que j’avais dans les tripes. On grandit, on mûrit. Déjà trois mois après, on aurait écrit différemment, changé un bout narratif, creusé un personnage, une scène. Mais, écrire c’est aussi savoir dire stop, celui-ci est fini et, accepter de le donner aux autres, en somme accepter de s’en déposséder.

 

Comment vous est vous venue l’idée d’écrire sur les centres d’hébergement d’SDF ? Avez-vous effectué des recherches à ce propos ?

 

Mes parents n’ont jamais vécu dans l’opulence. Loin de là. Il nous est arrivé de compter parmi les nombreuses familles qui remplissent leurs frigo grâce au secours des ONG caritatives, comme les resto du cœur. Là, dans les files d’attente pour recevoir son colis de pâtes et de conserves, j’ai lu la détresse des regards, les tremblements, j’y ai découvert les addictions comme soupapes de sécurité psychologiques, j’ai engrangé beaucoup des sensations et des émotions que je dépeins dans ces pages. J’y reviendrais sans doute dans un prochain roman… différemment.

Les chiffres de la misère s’étalent dans les médias, mais personne n’y est directement confronté. Etrange non ? C’est comme les magazines people qui tirent à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires chaque semaine mais que personne ne lit, ou les chiffres du FN aux scrutins alors que publiquement personne n’avoue voter pour ce parti. Il faut arrêter de se voiler la face. On a tous un copain qui vote FN, une copine qui lit Voici et une famille d’amis qui mange aux resto du cœur.

En traitant ce sujet, c’était aussi une façon de dire, qu’une fois la porte fermée, on ne sait jamais ce qui se passe chez son voisin. C’était une façon, en grossissant le trait, de rappeler que la misère n’est pas honteuse, qu’elle fait partie de nos sociétés et qu’elle résulte souvent d’accidents de la vie. Que vous, vos proches, moi, nous sommes tous potentiellement des SDF, - des SDF en puissance - qu’on ne sait jamais ce que nous réserve la vie, les bonnes et les terribles surprises. Une façon enfin, de dire « ouvrez les yeux » et pour paraphraser Albert Cohen « ils et elles sont nos frères humains. »

Pour les recherches, vous l’aurez compris, j’avais en moi un terreau fertilisé par l’existence. J’ai lu des articles, écouté attentivement les histoires de vie des uns et des autres, j’ai regardé des documentaires… un peu. Mais je voulais que ce soit avant tout une fiction, pas un reportage journalistique.

 

On dit souvent que les auteurs se livrent beaucoup dans un premier roman. Je suis persuadé de cela. Lucie, dites, Amy c’est vous non ?

On me pose souvent la question de l’auto-fiction et elle est légitime. C'est d'ailleurs très courant dans  les premiers romans. Je ne peux pas nier que beaucoup d'éléments sont proches de ma réalité et les personnages ressemblent parfois à mon entourage. Mon héroïne a – presque - le même âge que moi et vit à Paris, comme ça a longtemps été mon cas. Elle travaille dans une startup, et j’en ai créé trois. Il y a des points communs c’est certain, mais aucun auteur n’est complètement absent de ses personnages. Enfin, quand vous l’aurez lu, j’espère que vous constaterez que ce projet reste plus proche de la fiction que de l’autobiographie. Un des aspects qui nous différencie beaucoup Amy et moi, c’est que jamais je ne serais restée si longtemps à bosser dans une boîte sans que je n’y trouve un sens profond…

 

La vison très sombre du constat que l’on peut faire sur le problème du logement en France est contrebalancée par le personnage d’Amy qui est solaire et plein de valeurs. Est-ce un souhait de votre par de ne pas verser dans le pathos ?

Merci pour le « solaire », quel joli mot ! J’aime les contrastes, ils sont clefs en littérature. Grossir un trait, forcer les couleurs comme en peinture pour faire ressortir des émotions, des sensations… J’ai cherché à jongler entre le rire et le chagrin, la peine et les sourires. Je dis parfois qu’écrire c’est tricoter des lettres pour tisser des étoffes d’émotion. Ai-je répondu à votre question ?

 

S'il devait y avoir une bande-son pour LLRDCV, quelle serait-elle (vous citez Mano Solo dans le livre, un immense artiste !)?

Mano Solo en effet, à deux ou trois reprises, mais aussi les inflexions des voix des chanteurs de blues et de gospel, comme Nina Simone ou Dinah Washington. A chacun de trouver sa musique intérieure en lisant ces pages.

Je ne sais si l’exercice est réussi mais je prête une grande attention à la musicalité et au rythme de mes phrases. Dans le prochain, je cite Mozart et Brahms...

Dingue de jazz par ailleurs, la grande musique, celle qui place l’expression au sommet, celle qui incarne une époque, une histoire… compte énormément dans ma façon d’écrire. Pour ce premier je voulais une bande son « à textes » et plutôt blues.

Et pourtant, vous savez, quand j’écris je ne supporte pas la musique. J’ai besoin de silence pour laisser la musique intérieure s’exprimer. Je ne sais comment expliquer mais, pour paraphraser Nietzsche « ça chante en moi, ça écrit en moi ».

 

De quels auteurs de votre génération vous sentez vous proche ?

C’est une question difficile. J’essaie surtout de me sentir proche de mes personnages et des histoires qu’ils ont à me raconter…

Mes goûts en matière de lecture sont très éclectiques, dans mes sources d’inspirations contemporaines je pourrais citer Camila Lackberg, pour ses histoires de familles sordides, Douglas Kennedy pour son côté polar girly aventureux, les auteurs de la ligue de l’imaginaire, pour l’intérêt qu’ils prêtent à brouiller les pistes entre le réel et l’imaginaire... Mais, dans des styles différents, également Laurent Gounelle pour ses aspects métaphysiques, Pancol pour ses histoires de vie de personnages ordinaires… je lis aussi bien ce qui vient de sortir, récemment Apnée Noire de Claire Favan, que les maîtres du style : Flaubert, Hugo ou Proust qui ont ma préférence. Ou les auteurs de romans historicaux-sociaux comme ceux de Dominique Lapierre.

Pourriez-vous nous parler de vos projets à venir ?

Le prochain roman, celui qui occupe mes jours mais surtout mes nuits s’intitulera « Dieu existe, il est dans mon lit ». Un thriller érotico-ésotérique.

C’est l’histoire d’un entrepreneur jurassien qui se retrouve plongé dans une série de mystères, de meurtres et d’enlèvements car il n’a pas réglé quelque chose de son passé. Les thèmes que j’y aborde sont le rapport au divin, à la religion, au sexe, aux rêves – au sens propre et au sens figuré - , à soi, aux voyages. L’histoire débute en France, mais on passe aussi par l’Inde et par Bali. Il y est question de rêves prémonitoires et de promesses non tenues, d’amours et de mensonges.

Il est encore trop tôt pour vous en dire plus ! J’espère bientôt pouvoir vous présenter Marc et Pierre Delvingt… et qu’ils vous surprendront autant qu’ils le font avec moi.

 

Si vous étiez un fruit, lequel seriez-vous ?  (c’est une question spécialement pour vous Lucie, elle n’a encore jamais était posée et je ne pense pas la reposer un jour)

J’aurais envie de répondre un citron vert évidemment. Pour son acidité et son exotisme, pour la finesse et la douceur de son écorce, pour les cocktails détonnants qu’il permet de concocter. Mais je pourrais aussi répondre une mûre, pour la délicatesse de sa chair charnue, pour les grains qui en font un fruit complexe multidimensionnel et parce que les mûres que l’on ramassait enfants, à la fin de l’été, pour en faire de délicieuses confitures, ce sont un peu mes madeleines proustiennes.

 

Le mot de la fin…

Les mots s’usent davantage de ne pas être utilisés que d’être galvaudés…

Les Larmes Rouges du Citron Vert est un roman à la croisée des genres, polar, roman social, mais aussi histoire d’amour... On y croise de drôles de personnages au rythme d’une vie urbaine et très contemporaine. Réseaux sociaux, Smartphones et startups du web y côtoient la part la plus sombre de l’humanité : les oubliés de la croissance, les accidentés de la vie et ceux qui n’ont pas eu la chance d’être nés sous une bonne étoile. Ils se frôlent sans se voir mais finissent par partager un destin devenu trop court.  Ce que je peux vous dire, c’est qu’on trouve dans ce roman des thèmes et des sujets qui me sont chers : notre rapport à la misère, au travail, à la passion, aux nouvelles technos, aux autres.

Merci beaucoup pour ces réponses et au plaisir de vous lire de nouveau.

Merci à vous… pour le reste.. J’y travaille !

 

Interview de Lucie Brasseur Avril 2014

Biographie:

Née dans les Yvelines en 1983, j'ai grandi dans une famille de nomades et d'artistes. Ma mère brésilienne m'a transmis le goût des voyages, mon père, artiste peintre, celui de l'art. Mon enfance a été mouvementée mais chacun à sa façon, ils m'ont transmis le goût de la liberté.

Après quatre ans au collège de Marciac immergée dans la musique et la culture afro-américaine, j'ai repris des études plus classiques : un bac littéraire et une maîtrise de littérature brésilienne (ma deuxième patrie). J'ai voyagé, vécu à l'étranger, multiplié les stages puis les piges dans les rédactions avant de créer ma première entreprise à 22 ans. Boulémique de lecture, d'aventures, d'histoires et un rien hyperactive, mon leitmotiv reste "si on n'essaie pas, on ne sait pas." Partir à la découverte de contrées lointaines ou à la rencontre de l'autre dans toutes ses dimensions sont mes grandes passions, auxquelles je m'adonne en écrivant et en voyageant.

Mais j'ai aussi été une serial entrepreneur. Après l'ouverture d'une première société à 22 ans - pas une grande réussite mais un tremplin pour la suite - en 2008, à 25 ans, c’est à Orléans que j'ai posé mes bagages pour y créer Twideco TV, ma deuxième entreprise. Les secteurs diffèraient (formation puis média) mais le même objectif demeurait : « transmettre ».

Enfin, après deux accidents de voiture, j'ai décidé de me consacrer pleinement à ma passion : l’écriture. Biographe d’entrepreneurs, j'ai publié deux ouvrages en 2012 chez Plume d’Eléphant dont Michel Garcia, Du Cheval à l’Eléphant (Michel Garcia est le PDG d’Everial et a créé en 1973 Jet Services).

Les Larmes Rouges du Citron Vert, chez Bookly Editions, est mon premier roman.

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