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Blog culturel. Chroniques littéraires, musicales et interviews

Chronique de C'est maman qui a tué le père Nöel d'Alexandra Varrin (une semaine dans l'univers d'Alexandra Varrin part 3)

Publié le 1 Septembre 2014 par Dubruit Danslesoreilles in Chroniques, coups de coeur, Semaines spéciales

Chronique de C'est maman qui a tué le père Nöel d'Alexandra Varrin (une semaine dans l'univers d'Alexandra Varrin part 3)

C’est maman qui a tué le père Noël met de nouveau en scène Alice, l’avatar romanesque d’Alexandra Varrin.

Nous sommes à la veille de Noel, Alice prend le train de Paris en direction de sa Franche-Comté natale afin de réveillonner avec sa mère et sa grand-mère.

Il était une fois, une famille...complétement barrée!

 

Dans la famille allumée, voir complètement cramée (petit clin d’œil à l’auteur et son amour pour les shows pyrotechniques) je demande Danièle, la maman, qui est obnubilée par son poids et, par extension par celui de sa fille. Chaque année c’est la même chanson, celle des reproches « Tu as maigris/ tu as grossis/ mais t’as vu tes cheveux ? ». Danièle est égoïste, dépensière et très méchante comme en témoignent ses posts inondant les forums internet. Ah oui, j’oubliais, on a bien l’impression qu’elle préfère son chat à sa propre lignée.

« Car qu’était Danièle Deschain sinon une femme libre, débarrassée des hommes et de toute contingence, vivant comme elle l’entendait ? — Et gare à quiconque aurait eu la folle idée de s’interposer entre elle et elle-même. »

Berthe, la grand-mère, est désemparée depuis la mort de son mari. Depuis son accident de vélo, il n’y a plus de figure masculine dans la famille et il était un peu comme le ciment entre ces trois générations de femmes.

« … elle aimait ses arrière-petits-enfants comme elle payait sa taxe foncière, il fallait bien. »

Le réveillon sera haut en couleur et les noms d’oiseaux vont fuser.

                                     Un roman qui n'a rien d'un conte de Noël

 

Ce livre est plus abouti que J’ai décidé de m’en foutre dans le sens où la plume de l’auteur s’est posée. Il y a moins de vulgarité même si les dialogues sont relativement crus.

Son roman intergénérationnel est tout de même assez violent (attention, il n’y a ni crime ni sang, ce n’est pas de cette violence-là dont je parle). Ces femmes s’aiment, mais pas de la manière dont il faut, du moins, pas comme la majorité des gens s’aiment.

J’ai beaucoup apprécié l’image du syndrome de Stockholm pour parler de l’amour filial.

Steven Wilson, tête pensante du groupe de rock progressif Porcupine Tree, a dit un jour en faisant référence à la chanson 21 st century schizoid man de King Crimson, qu’un saxophone pouvait sonner bien plus heavy qu’une guitare électrique. Je lui emprunte l’analogie pour vous expliquer qu’Alexandra Varrin fait une littérature blanche qui est bien plus « heavy » que le roman noir.

Mon livre favori d'Alexandra Varrin.

 

4ème de couverture :

«  Ils ne pensent pas à mal et au fond ce sont des gens bien, notion que vous avez apprise par cœur même si ce sont des personnes que vous ne connaissez pas, qui ne se sont jamais mouillées pour vous et à qui vous hésiteriez longtemps à donner un rein même en sachant qu’ils en ont besoin. La famille. Finalement c’est un peu comme la religion  : si ça n’existait pas, il y aurait moins de tarés.  »

Huis-clos familial tragi-comique, C’est maman qui a tué le Père Noël réunit pour les fêtes de fin d’année trois femmes issues de générations différentes, la grand-mère, la mère et la fille, chacune en proie à ses névroses, pas nécessairement compatibles avec celles des autres. Les squelettes sortent du placard tandis que tout le monde déballe sa hotte à l’occasion de la Nativité, et, comme le veut la coutume, ça sent le sapin.

 

 

Editions Léo Scheer

Septembre 2012

208 pages

20€

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D
absolument!
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A
Une auteure qu'il faut que je découvre. Je note donc ce titre.
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