Avant de vous parler du livre en lui-même et de ce qu’il raconte, il est intéressant de se pencher sur sa genèse. Et croyez-moi, ce ne fut pas de tout repos.
En effet, en 2011, Armelle Carbonel tente l’aventure de l’autoédition en sortant à ses frais la première mouture de ce roman. Le thriller connait un beau succès auprès des lecteurs et de nombreuses chroniques très positives envahissent le web.
MA édition remarque le roman et propose un contrat pour une future publication. Malheureusement, le conte de fées tourne au cauchemar : l’éditeur dépose le bilan quelques semaines avant la sortie programmée. Criminal Loft est de nouveau orphelin. L’auteure ne se décourage pas pour autant et en profite pour retravailler et le densifier son texte afin de le rendre encore meilleur. C’est au début de l’année 2015 que les éditions Fleur Sauvage tombent sous le charme de la plume d’Armelle Carbonel et décident de lui rendre enfin justice en publiant Criminal Loft.
Alors vous allez me dire que c’est une bien jolie histoire, mais le livre, lui, il raconte quoi ?
Et bien il raconte les aventures de 8 criminels condamnés à mort qui sont sélectionnés pour une télé-réalité où la récompense est la liberté.
L’émission est tournée dans le Sanatorium de Waverly Hill. C’est un lieu inquiétant où par le passé, d’ignobles choses se sont déroulées.
Il faut savoir que cet endroit existe réellement et qu’un véritable travail de documentation a été réalisé par l’auteur. L’ambiance qui en ressort n’est pas sans rappeler l’atmosphère oppressante de Puzzle de Franck Thilliez.
Le texte se positionne du point de vue de John, un hors la loi de la pire espèce. L’emploi de la première personne du singulier permet une immersion totale et rend possible l’empathie entre le lecteur et John. Il y a un côté jouissif à s’identifier à une ordure comme lui. Il est rare d’avoir pour héros un personnage complètement antipathique et encore plus rare que cela fonctionne. Armelle Carbonel parvient ici à réaliser ce tour de force.
L’histoire est entrecoupée de flashback qui sont autant de clefs pour comprendre la psyché de John.
Criminal loft n’est pas seulement un thriller psychologique, il pointe du doigt le côté voyeurisme et les dérives de notre société. Il sonne comme un avertissement et montre bien qu’il y a une ligne blanche que les médias ne doivent franchir en aucun cas.
J’ai beaucoup aimé ce huis clos où le suspense partage l’affiche avec des scènes violentes et dérangeantes. L’écriture d’Armelle Carbonel est d’une efficacité impressionnante, simple et intense, elle fait de Criminal loft un page turner de grande qualité.
À noter qu’il est sorti le 11 septembre aux éditions fleurs Sauvages et qu’il est préfacé par Laurent Scalese.