Si je découvre Dominique Maisons avec Le festin des fauves, l’auteur n’en est pas pour autant à son coup d’essai. En 2011, il a reçu le Grand prix VSD du polar avec son premier thriller : Le Psychopompe. Si je suis passé à côté à l’époque, croyez bien que cette fois, je n’ai pas réitéré l’erreur !
Tout commence dans une résidence de luxe appartenant à un riche notable qui organise une gigantesque soirée libertine dont le thème est la chasse. Seulement voilà, l’orgie annoncée n’aura pas lieu et le maître des lieux perdra la vie des suites d’un empoisonnement.
Le crime est revendiqué par le mystérieux Judex qui tire son nom d’une série télé de 1917 mettant en scène un sombre justicier ordonnant aux élites corrompues de redistribuer leurs richesses aux pauvres.
D’autres avertissements surviennent et le commandant Rossi sera chargé de débusquer le ténébreux Judex.
Lucy, est une escorte girl au caractère de feu. Elle, est à la recherche de son amie Roxanna, prostituée elle aussi, qui a disparu. La police ne prenant l’affaire que peu au sérieux, la jeune femme enquêtera de son côté.
Les routes de Rossi et de Lucy se croiseront et ils seront tous deux embarqués dans une sacrée galère.
Si l’on veut écrire un livre efficace, il faut savoir marquer les esprits dès le départ et ça, Dominique Maisons l’a très bien compris. Cette atmosphère à la Eyes Wide Shut en plus glauque et surtout plus gore est un pur délice. L’idée de mélanger une imagerie bestiale à la soirée libertine est osée, car cela aurait pu très rapidement tourner au ridicule. Il n’en est rien ici puisque l’intro est excellente ! Peut-être même est-ce la meilleure que j’aie lu dans un thriller.
L’intrigue est au top et bien ancrée dans l’actualité.
Le personnage de Judex est saisissant, ce « méchant » à un énorme potentiel.
Rossi est lui un flic à l’ancienne, un peu stéréotypé, mais très réussi. Quant à Lucy… Quelle femme ! Sauvage et rebelle, elle n’a pas peur d’aller botter les fesses des grosses pontes capitalistes. La relation qu’elle entretiendra avec le commandant Rossi est bien amenée. Il n’y a pas à dire, il sait y faire monsieur Maisons.
L’ambiance est incroyable : les scènes d’orgies de sangs sont déviantes au plus haut point. C’est sale et parfois même gore !
Ce livre est un page-turner en puissance qui concurrence aisément les productions les plus sombres de Thilliez et Chattam.
Dominique Maisons est incroyablement talentueux. Le monde du thriller a un nouveau prétendant au trône de roi ! (Il va y avoir bagarre avec Nicolas Lebel !)
Pour résumer et enfoncer le clou : Le festin des fauves est rempli de suspens, de transgression, de sexe, de sang, d’amour (un peu, mais pas trop). Il y a un véritable point de vue critique au sujet du pouvoir en place et des personnages épatants.
Bref, ce livre est une tuerie !
4ème de couverture
A Neuilly, un notable corrompu donne une somptueuse soirée libertine. Les hommes portent des masques de prédateurs : hyènes, lions, chacals... Les femmes sont les proies : gazelles, antilopes ou biches. Mais au moment du discours qui doit lancer la fête, l'hôte s'écroule, dans un jaillissement de sang. Un poison lui a fait exploser tous les organes. Quelques jours auparavant, la victime avait reçu une lettre de menaces, signée d'un curieux nom : Judex. Que vient faire dans cette affaire le justicier en cape noire du feuilleton de Louis Feuillade et Arthur Bernède ? Et cette dénommée Lucy, maîtresse SM, qui n'a de cesse de retrouver sa compagne disparue, Roxana ? Et ces trois frères brésiliens qui sèment la mort pour récupérer d'étranges urnes funéraires ? Quand un nouveau grand ponte succombe aux avertissements de Judex, c'est tout l'appareil étatique et policier qui se retrouve en danger. Le Commandant Rossi sait qu'il sera le fusible, le premier à être sacrifié si tout dégénère. Pour sauver sa peau, il doit remonter la piste de Judex jusqu'aux plus hautes sphères.
540 pages
5 novembre 2015
22EUR