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Blog culturel. Chroniques littéraires, musicales et interviews

Interview de Laurent Scalese

Publié le 19 Juin 2013 par Dubruit Danslesoreilles

J'ai l'honneur de vous présenter, à l'occasion de la sortie de "L'encre et le sang", une interview de Laurent Scalese, l'un des deux coupables de ce très bon livre.

Interview de Laurent Scalese

Bonjour Laurent Scalese,

Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

Bonjour, et merci de m’accueillir chez vous. J’ai la quarantaine. Après un bac B et un BTS Action Commerciale, je me suis lancé dans le commerce, dans le domaine du prêt-à-porter. J’écris, des romans et des scénarii pour la télé et le cinéma, depuis bientôt quatorze ans. Ce n’est pas simple, rien n’est acquis, mais c’est exactement ce que j’ai toujours voulu faire. Intimement, je suis convaincu que je suis né pour la syntaxe.

Comment êtes-vous venu à l’écriture ?

Je dirais plutôt que c’est l’écriture qui est venue à moi, via la lecture. J’ai commencé à lire très jeune, j’adorais qu’on me raconte des histoires. Je privilégiais la fiction, car lire des ouvrages « réalistes », dans lesquels les auteurs racontaient leur vie, m’ennuyait. Et c’est encore le cas aujourd’hui. Naturellement, je me suis mis à coucher des phrases sur le papier. D’abord, j’ai rédigé des poèmes, sur le temps qui passe, les choses qui nous échappent, les regrets, les joies, les peines, etc. En fait, ce que je ressentais au fond de moi et que j’avais besoin d’exprimer. Je me suis aperçu que j’adorais jouer avec les mots, comme d’autres aiment jouer avec les nombres. Je suis passé des poèmes aux nouvelles après avoir lu « La planète des singes » de Pierre Boulle, mon premier choc littéraire. C’est un peu comme son premier amour, on ne l’oublie jamais. L’écriture du premier roman est venue plus tard, car à partir de là, ça devient sérieux. On entreprend un voyage en solitaire, plus ou moins long, un voyage jalonné de doutes, de remises en question. Les nœuds à la gorge et à l’estomac, je connais bien !

Interview de Laurent Scalese
Il y a quelques jours, « L’encre et le sang », un récit écrit à quatre mains avec Franck Thilliez, vient de sortir. Qui a eu l’idée de cette rencontre ?

D’après mes souvenirs, c’est Franck qui en a parlé en premier. Nous étions en train de déjeuner avec un éditeur, dans un restaurant de la rue Princesse, à Paris, et il m’a dit : « Et si on faisait un truc ensemble ? » J’ai répondu, spontanément : « Bingo ! ». L’éditeur a enchaîné : « OK pour moi, je prépare les contrats ! ». Aussi simple que ça. Nous en avions envie, nous l’avons fait. Franck et moi sommes amis dans la vie, ce n’est un secret pour personne, une amitié qui rend le travail en tandem encore plus plaisant et plus excitant.

Comment vous êtes-vous organisé pour son écriture ?

Le plus simplement du monde. Après avoir pensé ensemble les grandes lignes de l’histoire, pendant un salon du livre à Val d’Isère, nous nous sommes lancés chacun de notre côté. Il écrivait une partie, m’envoyait le texte, j’enchaînais, je le lui renvoyais, et ainsi de suite. Lorsque nous avions un doute sur un point de l’histoire, on s’appelait au téléphone, on en parlait, et rebelote ! Nous avons joué cette partie de ping-pong jusqu’à ce que la dernière ligne soit écrite. Ce qui est génial avec Franck, c’est qu’il n’y a pas de tension pendant le travail, on se comprend très vite. Dans la vie, on s’appelle régulièrement, on parle de tout, de nos vies, de nos romans, de nos scénarii, sans tabou. Je crois sincèrement que nous étions faits pour nous rencontrer ! Je l’aime, mon Frankie, il le sait !

Alors que tout le monde s’attendait à avoir affaire à un thriller, le texte relève plus du récit fantastique. Pourquoi ce choix ?

C’est justement ça qui était excitant dans ce projet : œuvrer dans un genre différent. Ados, nous regardions des films et lisions des romans fantastiques et de science-fiction. Stephen King, Dean Koontz, Graham Masterton, Ray Bradbury, Isaac Asimov, Jack Finney, Philip K. Dick, Richard Matheson, pour ne citer qu’eux… Ce sont ces gens-là qui m’ont fait rêver et donné envie d’écrire. Il n’y a qu’en France qu’on enferme les artistes dans des cases, et c’est bien dommage. Regardez King ou Matheson, ils ont écrit dans tous les genres, avec brio.

Vous semblez vous être vraiment amusé à écrire « L’encre et le sang », je me trompe ?

Franchement, oui. Si nous prenons l’écriture très au sérieux, car c’est un métier, nous gardons à l’esprit que le plaisir est essentiel pour que l’envie perdure et que nous donnions le meilleur de nous-mêmes à chaque livre.

Pourriez-vous nous parler de vos projets à venir Laurent ?

« Cherif », la série policière que j’ai co-créée et co-écrite, sera bientôt diffusée sur France 2. Le producteur vient de m’envoyer les DVD définitifs des épisodes, je les ai revus avec un immense plaisir. L’écriture de romans et celle de scénarii sont très différentes, mais au final on raconte une histoire, et ça c’est génial. C’est toujours un moment intense quand un projet aboutit enfin, quand les choses se concrétisent. Sinon, je script-doctore actuellement des épisodes de séries télé, et j’avance mon prochain roman que j’ai dû interrompre à plusieurs reprises pour mener à bien mes projets audiovisuels. Un roman dense, riche, plein de surprises. Mes trois premiers livres – Le samouraï qui pleure, L’ombre de Janus et Des pas sous la cendre - ont trouvé un éditeur numérique, celui qu’il leur fallait, ils vont bientôt être disponibles en ligne sur les principales plateformes.

Le mot de la fin…

Merci infiniment pour cette interview. Surtout, lisez, lisons tous. La lecture rend la vie plus belle.

Merci beaucoup Laurent

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G
Une belle interview, un auteur immédiatement attachant (à l'image de son ami Thilliez)
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