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Les récits traitant de séquestrations sont légion aussi bien au cinéma que dans la littérature. Karine Giebel s’est notamment penchée sur le sujet avec son très réussi « Purgatoire des innocents ».
Aujourd’hui, je vous présente la vision très personnelle de Sandrine Colette sur la question.
Des nœuds d’acier est son premier roman.
4ème DE COUVERTURE :
Avril 2001. Dans la cave d’une ferme miteuse, au creux d’une vallée isolée couverte d’une forêt noire et dense, un homme est enchaîné. Il s’appelle Théo, il a quarante ans, il a été capturé par deux vieillards qui veulent faire de lui leur esclave.
Comment Théo a-t-il basculé dans cet univers au bord de la démence ? Il n’a pourtant rien d’une proie facile : athlétique et brutal, il sortait de prison quand ces deux vieux fous l’ont piégé au fond des bois. Les ennuis, il en a vu d’autres. Alors, allongé contre les pierres suintantes de la cave, battu, privé d’eau et de nourriture, il refuse de croire à ce cauchemar. Il a résisté à la prison, il se jure d’échapper à ses geôliers.
Mais qui pourrait sortir de ce huis clos sauvage d’où toute humanité a disparu ?
MON AVIS :
L’originalité de Des nœuds d’acier est de mettre en scènes des protagonistes très surprenants. En effet, les bourreaux sont deux vieillards vivant en autarcie dans leur ferme perdue entre plateaux et collines, la victime elle, est un ex-taulard qui a été condamné pour avoir rendu son frère grabataire.
Le récit est écrit à la première personne, du point de vue de Théo. On découvre un homme sans regret pour les crimes qu’il a commis. Sandrine Colette prend le parti de le dépeindre comme quelqu'un de mauvais dans les premières pages du livre.
Ensuite, on se surprend à éprouver de la sympathie pour lui, on a l’impression qu’il se purge de ses démons intérieurs en faisant de longues randonnées. À ce titre, l’auteur arrive très bien à retranscrire la beauté des paysages et les différents changements de saisons qui auront lieu au cours de l’histoire.
Bien que certaines scènes soient assez violentes et crues dans les descriptions, le gros du texte s’attarde sur la psychologie des personnages.
Petit à petit, on voit Théo plier sous le joug de ses geôliers. D’abord on se rebelle, ensuite on se résigne.
Il y a juste un chapitre, vers le dernier tiers du livre qui fait un peu redit avec les précédents et qui aurait peut-être pu être évité. C’est bien là la seule chose que je pourrais reprocher à l’auteur (5 ou 6 pages sur 256, pas de quoi mettre en péril l’ouvrage).
Tout cela est amené de manière judicieuse, et l’ensemble est crédible. La plume de Sandrine Colette est agréable et s’attarde principalement sur le ressenti des personnages. C’est ce qui fait de Des nœuds d’acier un roman de grande qualité qui vous prend aux tripes.
Editions Denöel
Janvier 2013
272 pages
17 €