Une semaine dans le monde d’Alexandra Varrin
A l’occasion de la sortie d’Une semaine dans la vie de Stephen King, le nouveau roman d’Alexandra Varrin, j’ai décidé de consacrer une semaine complète à cette auteure « hors normes ».
La dame a 29 ans et déjà 5 romans à son actif. Ses écrits sont très variés, allant de l’autofiction au roman d’anticipation. Devant tant de complexité (je soupçonne la dame d’être schizo, ah bein oui, c’est vrai qu’elle a tenu un blog nommé « bipolaireadonf » pendant un certain temps !) j’ai décidé de vous faire découvrir la quasi-intégralité de l’œuvre d’Alexandra. Cela fait des semaines que je vous en parle alors, comme dirait mes teutons favoris :
« Wer wartet mit Besonnenheit
Der wird belohnt zur rechten Zeit
Nun das Warten hat ein Ende
Leiht euer Ohr einer Legende”
Bon je suis sympa, je vous traduis:
« Qui attend avec sagesse
Sera récompensé en temps voulu
Maintenant, cette attente a une fin
Prêtez l'oreille à une légende »
Rammstein-Rammlied
Bienvenue dans le « wonderland » d’Alex.
Biographie :
Alexandra Varrin est née en 1985. Elle vit Paris. Elle est l’auteur de Unplugged (2009), Omega et les animaux mécaniques (2010), j’ai décidé de m’en foutre (2011), c’est Maman qui a tué le Père Noël (2012), tous publié aux Éditions Léo Scheer.
J’ai décidé de m’en foutre, voilà un titre qui annonce la couleur d’entrée de jeu.
Alice, l’héroïne du livre, est une sorte de double d’Alexandra Varrin. Un avatar littéraire qui est passé de l’autre côté du miroir. Pas encore trentenaire, la jeune femme originaire de Franche comté n’a pas la vie dont elle rêve. Bien qu’elle fuit sa région natale pour la capitale afin de s’affranchir de sa famille, elle continue à avoir une relation très particulière avec sa mère et sa grand-mère.
Côté travail, ce n’est pas le « grand kiff » non plus. Pas de passion, un simple job alimentaire en somme. Mais le pire reste à venir, puisqu’elle entretient une filliation amoureuse (enfin quelque chose qui y ressemble) avec un écrivain marié et père de famille. Le plus improbable étant qu’elle ne le trouve même pas beau, mais, en est tout de même accro. Bref, la lose.
La punk attitude!
Alice est issue de la contre-culture : Elle écoute du métal (Rammstein et Manson en tête), regarde des films d’horreur, joue à la console et traque les infos sur les gens via Google. Elle n’a rien d’une héroïne traditionnelle, elle jure, s’habille de manière outrageusement décadente pour trainer dans les soirées SM ou les backstage. C’est bien pour cette raison que ce livre est en marge des productions standardisées.
Alexandra Varrin se moque des quand dira-t-on.
La forme est également originale, car le texte est rempli de note en bas de page du cru de l’auteure. Cette autofiction est découpée en 12 chapitres, un par mois.
On rit beaucoup des mésaventures d’Alice et certains passages sont terribles : les échanges de mail avec Gros lapin Nase qui est le petit nom doux qu’elle donne à son amant, le concert de Rammstein.
Il faut entrer dans cette lecture sans préjugé, les individus trop chastes en prendront pour leur grade !
On retrouvera le personnage d’Alice dans C'est Maman qui a tué le père Noël, mais ça, je vous en parle demain !
4ème de couverture :
« Si j’avais été au bout de mes rêves d’enfance et d’adolescence, je serais, aujourd’hui, propriétaire d’un duplex ultra-design payé cash avec mon salaire d’astronaute, mais que je n’occuperais jamais, car je serais perpétuellement en vacances, probablement dans un équivalent des Maldives sur Jupiter. J’aurais terrorisé tous les gamins qui m’enquiquinaient au collège en signant un pacte avec Grippe-sous, le clown cabriolant de Stephen King, je serais la petite amie de Marilyn Manson et mon animal domestique serait Nagini, l’anaconda de Harry Potter.
Au lieu de ça, je suis locataire d’un appartement insalubre, à peu près aussi riche que Job, persécutée par mes employeurs, et je ne m’amourache que de gros cons auxquels je préfère souvent la seule compagnie de ma grenouille en peluche.
Bref, ma vie c’est de la merde, mais comme je ne peux pas l’échanger contre celle du roi du Maroc, j’ai pris le parti de m’en foutre.
Depuis, j’ai toujours autant la lose. »
Editions Léo Scheer
Octobre 2012
330 pages
20€