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Blog culturel. Chroniques littéraires, musicales et interviews

Chronique de "616" de Frédéric Coudron

Publié le 26 Mars 2013 par Dubruit Danslesoreilles

Chronique de "616" de Frédéric Coudron

LA CHRONIQUE :

Après avoir lu la mise en bouche et introduction aux Chroniques de l’inspecteur Calderon (« L’affaire du Croisé Laroche »,) il m’a fallu passer à un plat un peu plus copieux. Je me suis donc tourné vers le tout dernier sorti et quatrième roman de Frédéric Coudron : « 616 ».

Tout d’abord une petite précision, bien qu’étant une nouvelle enquête d’Alessandro Calderon le lecteur ne sera pas perdu s’il n’a pas lu les précédentes.

Changement de lieu, notre inspecteur est promu commissaire à la DRPJ de Paris, nous quittons donc le Nord de la France (terrain de jeux des précédentes enquêtes) pour la Capitale. Loin de ses excès de jeunesse, Alessandro est désormais père de famille et soucieux d’être à la hauteur de ce nouveau défi qui se présente à lui.

Le moins que l’on puisse dire c’est que sa première enquête s’annonce corsée : des personnes sont retrouvées sauvagement assassinées avec le chiffre 616 et un mystérieux pentagramme gravés à vif sur leurs peaux à l’arme blanche. Et voilà le match est lancé : Calderon vs les satanistes !

Le livre débute très intelligemment sur un extrait d’interrogatoire du suspect principal de l’affaire dont bien évidement le nom restera secret afin de préserver le suspens. D’autres extraits s’incéreront entre les chapitres. Ce sont les passages que j’ai le plus apprécié. On entre dans la folie de ce mystérieux suspect grâce à une écriture tout en intensité.

Nous sommes ici à la frontière du réel. Satan est-il à l’œuvre où s’agit-il simplement de folie humaine ?

Suspens, surprises, personnages intéressants et un univers propre à l’auteur font de 616 une lecture que je vous conseille vivement. Le seul reproche que je ferais porte sur l’épaisseur de ce roman : 173 pages c’est trop court ! Enfin il me reste encore trois autres « chroniques » à lire donc tout va bien.

A lire en écoutant un vieux Black Sabbath !

Editions Ex Aequo

Janvier 2013

173 pages

14 euros

Chronique de "616" de Frédéric Coudron

PRÉSENTATION DE L’AUTEUR PAR L’ÉDITEUR :

Frédéric Coudron est Ingénieur en Chef Territorial dans une grande collectivité lilloise. Passionné de littérature policière depuis l’adolescence, il ébauchera ses premiers textes, après la lecture de la Ligne noire et du Serment des Limbes de Jean-Christophe Grangé. Il puise également son inspiration et nourrit la liberté de son style dans les ambiances musicales de trois génies disparus mais toujours vivants en lui, Bashung, Brel et Gainsbourg. 616 est la cinquième enquête de l'inspecteur Calderon après STABAT MATER, publié au printemps 2012, suivi de REQUIEMS à la rentrée littéraire et de RIP, et L'affaire du Croisé-Laroche (pilote de la série).

L'INTERVIEW

1- 616 est votre quatrième roman, pouvez-vous nous présenter votre parcours et les raisons qui vous ont conduit à l’écriture ?

J’ai toujours été passionné de lecture et d’écriture, dès le plus jeune âge. A 7 ans, j’ai commencé à lire des BD, notamment les Pieds Nickelés dont je possède la collection complète. A 8, je rédigeais des cahiers de vacances que je vendais aux adultes de ma famille ! Par la suite, j’ai découvert le polar avec Frédéric Dard et, bien plus tard, Jean-Christophe Grangé. Jeune, j’avais donc un profil plutôt littéraire mais la vie faisant, je me suis orienté vers un cursus scientifique. Bac C, Math Sup, école d’ingénieurs. Emporté par cette évidence, je me suis éloigné quelques temps de l’écriture. Pour y revenir en dernière année d’école, lors d’un atelier d’initiation. J’ai alors commencé à écrire des textes. Uniquement, pour moi, au départ. Leur qualité était relativement médiocre (A 20 ans, sauf exception, on n’a pas grand-chose de fort à raconter). Par la suite, je portais le rêve en moi de publier un roman, un jour. Un rêve inaccessible, souvent brisé dans l’œuf, par des proches (qui ne le sont plus), qui me considéraient comme un illuminé lorsque j’en parlais. En 2011, après divers déboires dans ma vie privée, j’ai décidé de franchir le pas, contre vents et marées. J’avais deux manuscrits en stock (Celui des Chroniques de Viatcheslav qui allait donner naissance à Stabat Mater et celui des amazones de Pecquencourt devenu R.I.P). J’ai envoyé ces tapuscrits à plusieurs maisons d’édition, dont Ex-æquo. Laurence Schwalm, la Directrice m’a immédiatement fait confiance. C’est une femme charmante, accrocheuse et perspicace. Le courant est passé. La suite s’est déroulé assez logiquement et de façon heureuse. Je lui en suis extrêmement reconnaissant.

2- Parlez- nous de l’inspecteur Alessandro Calderon, le héros récurrent de vos livres.

Calderon est un type désabusé, au début de la série. Drogué, alcoolique, dragueur compulsif, sa vie n’a pas réellement de sens. C’est un mec détestable, égoïste, un peu imbus de lui-même mais avec un bon fond. En réalité, la vie lui fait peur et il ne sait pas comment se comporter. Une bavure (L’affaire du Croisé-Laroche) va lui remettre les pieds sur terre. L’amour va, par la suite, l’emmener vers le meilleur mais il garde au fond de lui de nombreuses failles. Il est, en permanence, près à replonger. A la limite. Fragile et fort. J’ai beaucoup d’affection pour ce gars

3- Dans 616, il s’est pour le moins assagit (comparativement à sa première enquête « l’affaire du croisé Laroche »), y a-t-il un parallèle entre l’évolution de votre personnage et votre histoire personnelle ?

Dans la littérature ou la cinématographie,les flics ont toujours tendance à plonger dans la déprime, au fur et à mesure des coups qu’ils prennent. Ils s’enfoncent. Calderon est différent. Il part de très bas pour arriver à un niveau instable. Son job est une condition d’équilibre, sa bouée de sauvetage. Il a besoin de se confronter au mal pour ne pas sombrer. En ce sens, il est l’opposé du flic classique. . Il me ressemble sur certains points (certains, seulement, rassurez-vous) que seuls mes proches connaissent. Un homme qui connait les valeurs de l’amitié ne peut pas être foncièrement mauvais.

4- Cette fois nous quittons Lille pour la capitale, quelles raisons vous ont poussé à « muter » Calderon ?

Comme beaucoup (Frank Thilliez pour ne citer que lui), j’ai commencé à écrire des histoires qui se déroulaient dans des lieux que je connaissais. Cela rassure et cela évite d’écrire des bêtises. La confiance venant, le style s’installant, on ose aller voir plus loin et on en a envie. D’autre part, pour être parfaitement honnête, si l’on veut vendre des livres un peu partout en France, il est plus facile de le faire lorsque ses personnages évoluent à Paris. Toutefois, il y a et il y aura toujours une référence à ma région d’origine, dans mes livres. Je suis lillois et fier de l’être. D’ailleurs, Calderon est muté au 36, dans 616, mais il se sent déraciné et porte une haine pathologique à la Capitale.

5- La musique semble importante pour vous au vu des nombreuses références présentes dans 616. En écoutez-vous pendant vos phases d’écriture ?

C’est MA source d’inspiration. Lorsque je commence l’écriture d’un manuscrit, j’ai plusieurs morceaux en tête. Leur ambiance et le sens de leurs paroles guident ma main. Dans ma tête, chaque livre est un clip géant. Avant d’écrire le moindre mot, j’ai le visuel et la bande-son qui trottent. J’ai une approche très cinématographique. Des mecs comme Brel, Bashung et Mercury m’inspirent énormément. Comme Calderon, il m’arrive de discuter avec eux. Quoiqu’on puisse en penser, ils ne sont pas morts. Leur âme est toujours là ; elle rode !

6- Votre prochain roman sera-t-il également une chronique de l’inspecteur Calderon ?

Le prochain sera effectivement un Calderon. Il est en cours d’édition et devrait sortir avant l’été. En exclusivité totale pour ton blog, son titre sera Le Masque de Janus.

Merci Frédéric, Au plaisir de te poser de nouvelles questions pour la sortie du prochain roman!

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F
une chronique qui me conforte dans ma volonté de poursuivre les aventures de l'inspecteur calderon :) et de suivre tes avis donc je me suis inscrite à ta newsletter.
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D
en voilà une bonne idée Sandrine...enfin deux bonnes idées!
C
Je ne connais pas du tout ... par contre j'avais déjà lu des avis positifs sur cet auteur ! Merci pour cette chronique et cet entretien qui complète à merveille ta chronique ... Amitiés.
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D
Je te conseil vivement sa lecture! Frédéric est un auteur qui mérite d'être découvert!<br /> Merci à toi Carine :)