Terrenoire - Les Forces Contraires

Terrenoire, voilà un patronyme qui sonne comme une promesse, une invitation au voyage vers des paysages fantastiques et troublants. Pour Raphaël et Théo, frères de sang et âmes sœurs musicales, Terrnoire évoque également un quartier de Saint-Étienne où ils ont passé leur enfance.

Théo et Raphaël citent Bashung ou encore Prince comme influences. On pourrait aussi penser à Achive pour certains arrangements voir Tim Dup si l’on cherche une filiation avec la scène française actuelle.

Le bouton play n’est pas encore activé, que déjà plusieurs éléments augurent le meilleur. Le titre de cet album, évidement : Les Forces Contraires, qui aurait aussi bien pu être celui d’un Star Wars que d’un roman de Modiano. Et puis, il y a cette illustration de pochette absolument magnifique.

Après un EP déjà fort intéressant, les frangins Herrerias enfoncent le clou de fort belle manière avec ce premier album.

Les forces contraires entrent en action dès le premier morceau, Le temps de revenir à la vie. Perdre un être cher, c’est perdre un peu la vie soi-même. Le groupe allie la forme au propos puisqu’une nappe de synthé semblant manquer de piles laisse peu à peu place à de puissantes percussions rappelant les battements d’un cœur.

Ce type de morceaux, éthérés, étranges et beaux se taillent une bonne part du disque. La poésie atteint son apothéose avec Derrière le soleil, composé en hommage à leur père décédé deux ans plus tôt. Triste, mais lumineux, ce morceau est une véritable merveille où l’amour côtoie le déchirement.

Des titres dansants et parfois crus apportent du rythme et du relief à l’album comme Baise-moi ou Margot dansait sur moi. Terrenoire sonne alors diablement moderne et saura séduire un jeune public.

Impossible de ne pas vous parler de Ca va aller, hymne à la joie et à la résilience dont on répète le refrain comme un mantra quand le coup de blues approche.

Les Forces Contraires est bel est bien un voyage. Un voyage au cœur des émotions, beau et tragique, comme la vie.