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Blog culturel. Chroniques littéraires, musicales et interviews

Interview de Michäel Moslonka

Publié le 1 Juillet 2013 par Dubruit Danslesoreilles

Interview de Michäel Moslonka

Voici l'interview de Michaël Moslonka réalisée à l'occasion de ma chronique d' "A minuit, les chiens cessent d'aboyer".

Coup de coeur pour l'auteur et la personne, Michaël est quelqu'un de très sympathique et disponible. Je vous parlerais bientôt de la suite des enquêtes de David Blacke. En attendant bonne lecture.

Bonjour Michaël

Salut à toi, Gaylord !

Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

MM faiseur d'histoires.

Auteur du Pas-de-Calais. Originaire d'Auchel et de Marles-les-mines (les communes de mes polars). Depuis peu écrivain public et animateur d'ateliers d'écriture.

Comment en êtes-vous arrivé à l’écriture ?

Il y a d'abord eu mon père et ses lectures. Puis les miennes : Les six compagnons, Fantomette, les Bds de cowboy (Rodéo, Mustang), d'aventure (Mister No, Yuma, etc.) et les Marvels (Spécial Strange, Nova, Spidey, etc.).

J'ai très vite eu envie de raconter des histoires. J'ai tenté la bande dessinée, et je me suis rendu compte que j'étais très mauvais et que c'est par l'écriture qu'il fallait que je passe pour sortir toutes ces histoires de ma tête.

Alors, il y a eu un professeur de français au collège qui animait des ateliers d'écriture. C'est lui qui a permis à mon envie de prendre corps.

Ensuite ?

Il y a eu les ennuis qu'on a besoin d'extérioriser et l'ennui en cours qu'il faut bien combler par quelque chose. Et puis cette envie, toujours, d'extraire de mon crâne ces histoires et de leur donner corps...

Qu’est-ce qui vous a poussé à faire le choix du polar régional ?

Une rencontre avec Richard Albisser (le fondateur des éditions du Riffle) au salon du Livre de La Couture. Il cherchait des auteurs pour sa collection Riffle Noir et, donc, des manuscrits. J'avais déjà une idée d'enquête policière en tête et j'avais le personnage – Blacke, un flic blasé rêvant de prohibition dans une nouvelle intitulée « Charmants voisins de palier ». Il me restait plus qu'un décor. Richard m'a proposé le bassin minier et là j'ai dit « mais c'est bien sûr !! » Auchel, Marles-les-Mines, Calonne-Ricouart, des communes où j'ai grandi. Le lieu était idéal.

De plus, je commençais, petit à petit, à mettre des décors du Nord-Pas-de-Calais dans certaines de mes nouvelles. C'était là une belle occasion d'explorer sur un contenu plus long ce genre d'exercice « régional ».

Pour l'anecdote : la première moitié des « chiens » a été écrite... au Québec. Avec mes souvenirs de la région.

Pourriez-vous présenter David Blacke, le personnage récurrent de vos livres ?

Que dire de Blacke ? Tu as déjà tout dit sur lui - et bien dit ! Hé hé.

Blacke, du moins, dans « À minuit », est mon cobaye. Je voulais explorer les limites du cynisme. Nous sommes dans un Monde où le cynisme donime. Où il devient une réponse systématique aux problèmes, aux envies, aux justifications et aux bonnes intentions.

Je me suis donc servi de Blacke. J'en ai fait un personnage sciemment antipathique, très peu surpris par ce qui se passe autour de lui, et, forcément, complètement inutile. Ce qui était, à mon avis, possible, car en face de lui, je lui opposais Amélie Laribi. Personnage lumineux, positif... et donc actif.

Deux ans et demi après sa sortie, quel regard portez-vous sur « À minuit, les chiens cessent d’aboyer » ?

C'est une question difficile, car j'ai le nez et les neurones dans le prochain polar. Mais je vais te répondre ce que je réponds aux lectrices et lecteurs quand ils/elles me demandent quel livre entre « À minuit# et « En attendant les vers », je préfère et que je choisis de botter en touche.

« À minuit, les chiens cessent d'aboyer » est un livre dont je suis fier.

Fier parce qu’il est né de la confiance d'un éditeur envers moi. Je n'avais jamais écrit de roman policier. Il avait juste lu un manuscrit de fantastique (qu'il avait refusé d'ailleurs). Et après avoir écrit la première moitié d' « À minuit », il m'a envoyé le contrat d'édition. La suite et la fin n'étaient pas encore écrites !

Fier parce que j'ai réussi mon pari.

Fier aussi parce que j'ai réussi à créer (et à atteindre) un univers en adéquation avec la réalité sociale et sociétale qui m'entoure et qui me touche.

Fier aussi parce que je n'ai pas perdu les lectrices et lecteurs adultes qui ont lu mes univers imaginaires/jeunesse.

En lisant le livre, j’ai cru entrevoir l’âme d’un geek (les références aux Inhumains, Watchmen, Pink Floyd et les jeux de rôle en ligne), je me trompe ?

Hé hé. Oui et non. Je suis un grand adepte des comics. J'ai été un joueur de jeux de rôle. Et, à l'époque de l'écriture des « chiens », je ne jouais pas en ligne. Quelques jeux de rôle sur PC, mais rien en ligne. Le jeu en ligne dont je parle dans mon polar était l'occasion de mettre un coup de projecteur sur un projet de jeu en ligne post-apocalyptique (auquel je n'ai jamais joué) se passant à Lille. J'aimais bien l'idée d'autant que moi-même je me créais un univers en région.

Depuis... Ben, depuis, je suis devenu adepte d'un jeu en ligne devant lequel je passe de nombreuses heures !

Vous avez toujours un carnet de notes sur vous comme David Blacke ?

Sur moi ? Pas toujours. Mais j'adore les carnets. J'en possède des tas ! Dans lequel, je ne note aucun pari – je ne suis pas Blacke hé hé. Mais plutôt des idées, des réflexions, des passages de livre que j'aime bien, mes scénarios, certaines descriptions ou des réflexions de mes personnages. Et comme j'adore les carnets Moleskine, du coup, les carnets de Blacke en sont aussi.

J'aimais bien l'idée que mon flic principal ait un carnet – comme beaucoup d'enquêteurs – mais que ce carnet ne serve à rien.

Un mot sur la nouvelle « Le souffle de Fannette » publiée dans le recueil « Santé » ?

Oui. Le souffle de Fannette est né d'une histoire vraie. Celle d'une maman et d'un papa (tous deux Québécois) dont la petite fille est née avec une dysplasie bronchopulmonaire. La maman a entretenu une correspondance par courrier électronique avec différentes personnes (amis, personnel médical, etc.) pour expliquer son quotidien, l'évolution de leur fille, les moments de galère et les instants de grande joie tout en gardant une phrase à l'esprit : « le positivisme attire le positif ». Je me suis inspiré de cette correspondance. Je voulais raconter une histoire de suspense tout en rendant compte de la réalité d'une famille confrontée à la maladie (rare) de leur enfant. Bien sûr, j'ai très vite digressé du vécu de la correspondance que j'ai eu sous les yeux.

D’autres romans en préparation ?

Oui.

Le prochain, troisième (et certainement dernier) roman policier avec Blacke.

Un roman historique.

Un polar mettant en scène le personnage récurent des éditions l'Atelier Mosésu dans leur collection L'Embaumeur.

Un roman jeunesse.
Un roman de fantasy.
Un roman sentimental avec de la SF dedans
un polar jeunesse...
Le mot de la fin …
une réécriture toute personnelle du roman de Kafka Le Château
pourquoi pas un 4e Blacke ?
Un roman de fantastique intitulé Le sang du clown et écrit par mon pseudo R.A. Logan.
Pourquoi pas un autre roman à l'eau de rose – mais sans SF dedans...
un 5e Blacke ? Je ne sais pas, mais certains personnages pourraient être utilisés dans une autre histoire.

Merci pour vos réponses Michaël

Ce fut un plaisir !

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