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Blog culturel. Chroniques littéraires, musicales et interviews

Interview Pierre Gaulon Janvier 2014

Publié le 11 Janvier 2014 par Dubruit Danslesoreilles in interviews

Interview Pierre Gaulon Janvier 2014
La mort en rouge m'ayant fait forte impression, il est logique pour moi de poser quelques questions à sont remarquable auteur Pierre Gaulon.
Vous n'avez pas fini d'entendre parler de lui!
Bonjour Pierre
Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

 

Bonjour ! Avec plaisir. Je m’appelle Pierre Gaulon, j’ai trente ans et je viens d’avoir une petite fille, Mathilde il y a seulement dix jours que j’embrasse très fort (l’interview date du 07/01 ndlr). Ma plus belle réussite ! Concernant la littérature, je suis avant tout un gros lecteur passionné de littérature de l’imaginaire (thriller, polar, fantasy et surtout fantastique du 19eme siècle).
 
Comment êtes-vous venu à l’écriture ?

 

C’est arrivé soudainement. Pendant les vacances scolaires de la sixième, j’ai demandé à ma mère de m’acheter un joli cahier pour écrire un livre-jeu. J’ai bien dû noircir des milliers de pages avant d’obtenir quelque chose de convenable ! J’ai ensuite écrit quelques histoires d’une quarantaine de pages type « le club des 5 ». En réalité, l’écriture est un besoin. Quand je lis un livre qui me passionne, j’ai tout de suite envie de reproduire quelque chose de similaire. La lecture est donc indispensable pour moi car elle est stimulatrice de création !
 
 
Près d’un an après sa sortie, quel regard portez-vous sur La mort en rouge ?

 

Déjà pleins de bons souvenirs ! D’abord la joie et la fierté de découvrir son livre dans les rayonnages d’une librairie ou d’une grande surface, bien installé à côté d’auteurs dont je me suis nourri ! De superbes rencontres lors des séances de dédicaces et un apprentissage de la promotion. En ce moment, « La mort en rouge » connaît un regain d’intérêt inattendu des lecteurs. Alors que je pensais la promotion terminée, voilà les demandes qui repartent de plus belle ! Pour mon plus grand plaisir !
 
Pourquoi avoir choisi de placer une partie de l’intrigue en 1944 ?

 

L’aspect historique du roman me tenait à cœur car j’ai été très touché par les expériences traumatisantes vécues par mes grands parents lors de la seconde guerre mondiale. Faire un parallèle entre une enquête contemporaine et la tragique mésaventure d’un préfet en 1944 était une manière pour moi de rapprocher de nous cette période noire de l’Histoire. La malédiction de la « fille aux cheveux rouges » traverse le temps pour nous rappeler qu’il y a 70 ans, la France était occupée. Une situation qui m’a toujours effrayé.  Je souhaitais rendre hommage à tous les résistants de la seconde guerre mondiale en faisant entrer le fait divers dans la grande Histoire. Un devoir de mémoire.
 
Votre style est très pictural et immersif, vous jouez beaucoup sur le contraste du blanc  et du rouge (la neige et le sang) le cinéma à t-il eu un impact sur votre style d’écriture ?

 

Je suis content que vous le remarquiez ! Je suis très sensible aux couleurs et au climat d’un thriller. Le blanc représente les souvenirs enfouis, cachés sous une couche de neige qu’il faut déterrer. Les polars nordiques comme « Millenium », ou « la princesse de glace » démontrent bien à quel point le blanc s’associe symboliquement aux secrets inavoués.  Le rouge est à l’inverse une couleur chaude associée au mal, au diable, à la malédiction. Il me paraissait normal que les deux soient associées. Puisque vous parlez cinéma, prenez le bouche sanguinolente  de « grippe sous » sur son visage fardé de blanc, ou dans un autre genre, les gerbes de sang dans la neige lors du combat final de « Kill Bill »… Les exemples de contraste entre le rouge et le blanc sont nombreux ! Beaucoup de lecteurs m’ont effectivement dit que le livre était très « visuel ». Je suppose qu’une des raisons à cela est que je travaille par scène. J’ai besoin de passages  symboliques forts comme celle du suicide vu par l’œilleton… Côté cinéma, je suis fan de Tarantino ! ;)
Avez-vous fait des recherches dans le domaine des légendes urbaines pour imaginer le personnage de La femme aux cheveux de sang ?
En effet, énormément ! En réalité toutes les histoires racontées au cours de ce livre sont tirées de faits réels, aussi bien les mythes paranormaux que les faits tirés de la seconde guerre mondiale. Tous excepté celle… de « la fille aux cheveux rouges ». Certains lecteurs ont même fait des recherches pour vérifier que la fille aux cheveux rouges était une véritable légende urbaine. Le but était de comprendre la création d’un mythe littéraire, d’étudier comment un drame de la seconde guerre mondiale allait se transformer au fil du temps en légende urbaine.
 
Le duo Lou/Clément fonctionne très bien et je les ai tous deux énormément appréciés. A-t-on une chance de les retrouver dans un nouveau roman ? 

 

On me l’a souvent demandé et la réponse est oui, sans doute reviendront-ils ! Le scénario est déjà prêt dans ma tête  mais je dois d’abord terminer d’autres projets avant de renouer contact avec eux ! Il me tarde de les rencontrer de nouveau !
 
J’ai l’impression que vous partagez avec Clément une passion pour la littérature ...
 
Votre impression est bonne ! La bibliothèque de Clément est assez similaire à celle que je possède. Tout comme lui j’ai fait des études de lettres modernes. Ma spécialité était le fantastique. Par sa voix, je voulais partager avec le lecteur  ma passion de la lecture, voilà pourquoi le texte est truffé de références littéraires ! « La mort en rouge » a même été référencée sur Maupassantiana, un site dédié à Maupassant, ce qui est un honneur pour moi !
 
Quelles sont vos influences majeures dans le domaine de l’écriture ?

 

Je suis un passionné de littérature fantastique, notamment du 19eme siècle. Mon but était donc d’essayer d’instaurer ce type de tension à l’intrigue. Les personnages du roman évoquent souvent des écrivains qui m’ont guidé depuis mon enfance : Gaston Leroux, Villiers de l’Isle-Adam, Maupassant, Mérimée… La malédiction de « la fille aux cheveux rouges » pourrait d’ailleurs  se lire comme une transposition du « Chien des Baskerville » d’Arthur Conan Doyle.
Par ces clins d’œil, j’espère contribuer à partager mes goûts littéraires.
Bien sûr j’aime également les auteurs plus contemporains ! Philip K.dick, Stephen King…J’ai également découvert il y a peu que beaucoup d’auteurs français de thriller étaient extrêmement talentueux, François Xavier Cerniac, Philippe Savin, Julie Waeckerli et j’en oublie tellement !
 
Votre dernier coup de cœur littéraire ?

 

Frédéric Ernotte et son fameux « C’est dans la boite ». Une histoire à la Agatha Christie modernisée. Hâte de découvrir son deuxième livre.
 
Pourriez-vous nous parler de vos projets à venir et plus particulièrement de Noir Ego qui sort en mars ?
J’ai de nombreux projets. Je suis actuellement en relation avec quelques maisons d’édition pour la publication de deux autres romans, l’un de fantasy plus « adolescent », jeune adulte ; et un autre dans le genre « anticipation / horreur » proche de «  World war z ». En effet, City ne publie ni fantasy, ni fantastique et je dois trouver une nouvelle maison d’édition désireuse de vouloir accueillir mes bébés ! Mais mon projet le plus concret concerne « Noir Ego », un thriller un peu différent de « La mort en rouge ». L’ambiance sera celle d’un hui clos. En voilà le résumé :
«  Le 15 juillet, point culminant de l’été. Sur une aire d’autoroute, Aline, et ses deux enfants recherchent désespérément Philippe qui s’est volatilisé lors de leur halte. Aidée par un flic à la retraite, la famille tente de comprendre cette disparition inexplicable, presque surnaturelle.
Philippe a-t-il abandonné sa femme et ses enfants ou bien est-il la proie de l’assassin en cavale qui rôde dans la région ? A moins que les causes de cette surprenante disparition ne soient paranormales ? Bloquée sur l’aire à cause d’une violente tempête, la famille vole en éclats. Elle ira de découvertes en découvertes et comprendra que chaque homme possède une face cachée et des secrets parfois inavouables… »
L’ambiance sera plus lourde et l’histoire plus noire, davantage axée sur la psychologie des personnages. L’intrigue démarrera également plus rapidement. J’espère que les lecteurs apprécieront.
 
 
Le mot de la fin…

 

Il va pour vous et pour tous les lecteurs. Sans vous, je n’aurais pas la possibilité de rencontrer le public et de savoir que le livre est entre de bonnes mains. Je souhaite particulièrement remercier certains chroniqueurs qui ont cru en « La mort en rouge » : Carine Boulay du blog « Le noir émoi », Pépita sonatine, libraire à Mont de Marsan, Justine Parterour, chroniqueuse et auteur de fantasy, Sabine du blog « ma bibliothèque bleue », Denis Fuentes, libraire à Istres, Lydie des « éphémères gourmandises de Lilou »… Désolé mais vous êtes tellement nombreux que j’en oublie !
 
 
 
Un grand merci pour ces réponses !
Interview Pierre Gaulon Janvier 2014
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